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Il est difficile, lorsque l’on parle d’avion de ne pas tomber dans le lieu commun : « Voler, le plus vieux rêve de l’homme », puis d’évoquer les tapis volants des Mille et une nuits, la légende d’Icare, et les inventions de Léonard de Vinci. Mais aucun tapis n’a jamais volé de ses propres laines, les ailes de cire d’Icare ne risquaient pas de fondre à -55°C et l’hélicoptère de Léonard de Vinci n’avait aucune chance de voler : tout au plus aurait-il tournoyé sur lui-même à la vitesse de l’engin qui l’aurait propulsé. Le rêve est devenu réalité grâce à de merveilleux fous volants, géniaux inventeurs, souvent téméraires qui crurent avant tout le monde à l’avenir des plus lourds que l’air.

La première leçon désacralise le pilotage tant il parait facile de faire décoller un avion. L’instructeur s’occupe de tout : radio, trafic, sécurité, vous aligne sur la piste… pleins gaz… et l’avion décolle dès que l’on tire sur le manche comme les manèges de notre enfance ainsi prolongée. L’apprentissage sera ensuite un peu long puis viendra le lâcher. On se retrouve seul dans un avion que l’on sait parfaitement faire décoller et que l’on posé maintes fois, mais à cet instant, la présence rassurante de l’instructeur à ses côtés a disparu. Il va falloir se poser et personne ne donnera le petit conseil : « l’axe… la vitesse… trop haut… trop bas… un peu plus de palonnier…, du manche à gauche…» Puis la fierté d’avoir posé seul cet avion.

Viendra la première Nav’. Soigneusement préparée avec la météo, toutes les fréquences radios, les espaces aériens, les notams, les VOR, les ADF, les cartes VAC des aérodromes de destination et de déroutement, le bilan carbu, le centrage…. Tout ce langage et ces acronymes abscons pour les novices mais avec lesquels la formation nous a familiarisé. Puis ce sera l’arrivée, avec un brin de fierté à l’aérodrome final où l’on va fièrement faire tamponner son carnet de vol. Le jour du test arrivera. L’instructeur est plus confiant que soi-même. Le plus souvent tout se passe bien. La véritable aventure peut commencer.

L’aventure, au début, ce ne serons que des vols locaux où l’on emmène fièrement famille et amis. Puis, pour moi ce furent des navigations plus audacieuses. La première grande nav’ fut la Corse avec la première vraie traversée maritime, plus de terre visible et un grand souvenir : le point MERLU, point théorique de recoupement de deux VOR. Nous n’en avions qu’un à bord et le tournions sans cesse d’une fréquence à l’autre pour bien nous assurer que nous y étions. Contact radio avec l’île et, enfin l’arrivée à LFKB, autrement dit Bastia Poretta.

Que de grands souvenirs ensuite : L’Espagne, le Maroc, le Portugal, l’Italie, la Grèce (racontée ici), le Sénégal, sur la route mythique de la postale. Et d’autres sensations encore : le vol de nuit, le bimoteur, l’hydravion aux Antilles, l’initiation montagne à Megève avec les atterrissages sur glacier ou sur des champs de vache baptisés altiports, et, enfin, pour la cinq-centième heure, une initiation voltige sur Fouga Magister avec un génial briscard moustachu, ancien de la patrouille de France qui n’épargnera rien : loopings, virages serrés, rotations, vol sur le dos, ressources à 5G.

Voler a cessé d’être le plus vieux rêve de l’homme pour devenir le rêve vécu d’un vieil enfant. 

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Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie
Jean-François SCHVED Hématologue Écrivain CHU Montpellier Hématologie

Jean François Schved Écrivain Hématologue Professeur au CHU Montpellier

Schved Écrivain Hématologie CHU Montpellier Plongées Voyage Harmattan Glyphe Hématologue

Jean-François SCHVED Professeur  Écrivain Hématologie CHU Montpellier 

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